Ceci aurait pu être un canular de la part du géant du steak haché mais non, Charal devance la concurrence en annonçant la commercialisation d’une gamme complète de produits à base d’insectes. Un virage inattendu pour le roi de la viande hachée.
Avec un chiffre d’affaires de plus de 863 millions d’euros en 2019 et plus de 1 millions de steaks hachés fabriqués chaque jour, la société à la tête de taureau s’apprête à révolutionner les habitudes alimentaires des français. 2 ans de développement auront été nécessaires pour élaborer les 12 recettes de la gamme Insectes de la marque.
Nous souhaitions faire évoluer la marque Charal tout en maintenant une continuité dans la gamme de nos produits. Nous attendons avec impatience les premiers feedback des consommateurs sur ces nouveautés qui ont nécessité de grands investissements tant en recherche qu’en approvisionnement et industrialisation.
Sylvie Andart, responsable marketing Charal
En effet, ce projet a coûté près de 12 millions d’euros à la multinationale pour aboutir à la mise en rayon des premiers exemplaires des steaks hachés de moustiques (Mousteak Haché™) et autres croque-monsieur aux criquets (CroqCriquets™). Ce virage est primordial pour l’entreprise qui souhaite réduire l’empreinte carbone des produits qu’elle commercialise.
De nombreux bâtons se sont présentés dans les roues des ingénieurs plus habitués à élaborer des recettes à base de viande de bœuf que de coléoptères en tout genre. Ils ont malgré tout réussi la prouesse de fabriquer à grande échelle des produits gustativement proches des classiques steaks hachés.
Un des plus gros défis de ce projet est sans doute la création de toute la chaine de production et d’approvisionnement des matières premières qui n’existent pas à l’échelle de Charal. Les nouvelles usines dédiées à cette gamme ont besoin de près de 75 tonnes d’insectes par jour pour alimenter leurs chaines de production. L’entrepris a donc du convaincre certains de ses producteurs partenaires d’abandonner leur exploitation bovine pour se convertir à l’élevage d’insectes.
Nous sommes passés de l’élevage de vaches de plusieurs centaines de kilos aux moustiques de moins d’un gramme ! C’est moins facile à maintenir cloisonné ces petites bêtes, nous avons eu quelques « fuites » durant les premiers mois de l’exploitation. Maintenant tout roule, nous avons même pu garder quelques veaux qui servent à nourrir nos moustiques !
Charlie Bélule, dresseur de moustiques tigre
Il est encore trop tôt pour l’affirmer mais la recrudescence des moustiques cet été dans plusieurs départements français serait peut être dû à ces nouvelles usines à moustiques. La direction de Charal nous assure que les problèmes de confinements sont maintenant réglés.
Quoi qu’il en soit, Charal est en première ligne pour prendre sa part du gâteau d’insectes. D’autres géants de l’agroalimentaire suivent le mouvement et quelques innovations ont déjà fuitées. Dans les mois à venir, les rayons des supermarchés devraient se remplir de plats industriels tels que la Mouchaka, le Chenille con carne, les Blattes carbonara, le Criquet basquaise, la sauce bologuêpe ou encore pour le dessert, la tropézienne aux gendarmes.
De quoi se régaler tout en maitrisant son empreinte carbone.
C’est génial ! Les autres industriels vont devoir suivre. C’est une belle amorce vers la transition écologique. Il est curieux que le moustique tigre ait été sélectionné pour cette production. D’autres moustiques présentent une charge proteïque plus importante, mais le moustique tigre présente l’avantage d’une reproduction plus efficace.